Les mots du scribe Florentius, 10e siècle, dans « Morales sur Job », Madrid, Biblioteca Nacional de España, Ms. 80

Manuscrit enluminé du Xe siècle provenant d’Ibérie, dans lequel on peut voir des entrelacs vraiment magnifiques à la fois sur lettrines enluminées sur quelques pleines pages.

Le manuscrit a été enluminé par Florentius, un scribe et confesseur du monastère de Valeránica en Castille (Espagne), actif dans la seconde moitié du 10e siècle.

Voici certaines des pages du manuscrit (cliquez pour les afficher en plein écran) :

Le verso du folio 512 comporte un texte du scribe lui-même, décrivant le processus d’écriture et adressant au lecteur un avertissement pour qu’il prenne bien soin du manuscrit :

« Ceux qui ne savent rien de l’écriture n’apprécient pas beaucoup ce travail. Tu veux savoir à quel point c’est difficile ? Ta vue s’obscurcit, tu te cambres, tes côtes et ton ventre se brisent, tes reins te font mal, tu es gêné dans tout ton corps.
C’est pourquoi, cher lecteur, tourne ces pages lentement et éloigne tes doigts du texte : de même que la grêle détruit la fertilité du sol, un lecteur négligent détruit à la fois l’écriture et le livre. Et de même qu’un port est doux pour le marin, le dernier vers est doux pour le scribe »
Florentius le scribe, Xe siècle, Iberia

Comme l’explique Catherine Brown dans son article Scratching the surface, ce texte apparaît dans trois œuvres du scribe Florentius : « une fois dans une copie des Moralia de Grégoire le Grand réalisée en 945 (Madrid, BNE, MS 80), une fois dans une copie de Cassiodore sur les Psaumes datée de 953 (anciennement León, San Isidoro, aujourd’hui perdue), et enfin dans une collection d’homélies et de textes connexes de Smaragdus de St-Mihiel (Cordoue, Archivo Capitular, MS 1, c. 945-955) ».

Il y en a plus de 30 lettrines à voir dans l’ensemble du manuscrit. Vous pouvez les voir en ligne sur la version numérisée de BIBLIOTECA DIGITAL HISPÁNICA. Voici quelques-unes de mes préférées (cliquez pour afficher en plein écran) :